Le calame, pour une écriture sensible

La lumière du Soleil baigne de sa clarté étincelante de ce côté-ci de la belle planète bleue !  Ses rayons d’automne infiniment tendres, sa douce chaleur éblouissante nous inonde de son éclat immanent.  Mais tout ceci se passe à l’intérieur de mes souvenirs, surtout en ce 31 octobre 2019 où la pluie et le vent nous privent d’électricité.  Heureusement, j’ai intégré beaucoup d’images de ce Soleil généreux et de ses faisceaux brillants qui me donnent à voir son infinie Beauté quotidienne. Dans cet état de grâce qui souvent accompagne les premières heures de ma journée, je remercie du fond du cœur la Vie ! 

Lorsqu’à son zénith nous sommes privés d’ombre, notre vision devient sans borne ce qui nous permet de discerner tout à des milliers de kilomètres à la ronde.  Il y a de quoi devenir clairvoyant car la vue est tellement plus large et plus nette, qu’il n’y a qu’à arrêter le regard sur un point pour toucher des yeux ce qui se donnent à voir si sensiblement.  Avec une telle perspective, on devine tout ce qu’on refuse de regarder la plupart du temps. 

Le Soleil se lève en faisant onduler toutes les teintes de rouge, jaune et orangé et tellement d’autres aussi.  Plus tard, il viendra se prélasser dans ma cour jusqu’à s’endormir tranquillement pendant que j’admirerai sans me lasser sa grâce éblouissante.  Il donnera à voir alors des débordements colorés flamboyants teintant l’horizon impudiquement de toutes les nuances chaudes et froides sans vergogne et sans limite, à chaque jour, semblables mais différentes, à chaque fois ! Quelle Majesté, quel Roi omnipotent pourrait en faire autant ? Rien ne se compare à lui ! Il n’y a que mon égo pour en prendre ombrage car tout est si parfait chez lui, qu’il n’y a strictement rien à redire.  Il suffit de s’imprégner de sa magnificence, de se le dire entre nous et partager son image envoutante pour que sa toute-puissance éclatante traverse les nuages du quotidien. Il parviendra alors à chasser tous nos doutes insidieux avec un arc-en-ciel fabuleux en surbrillance au-dessus de nous !

Dehors, un vent fou termine le dépouillement des feuilles dans les arbres et la pluie se répand et rien ne semble l’interrompre.  À l’intérieur de moi pourtant, le vent est plutôt léger, comme une caresse sur la joue et les anges semblent me murmurer à l’oreille que la Vie est belle ! La joie envahie mon cœur qui en avait bien de besoin comme si le fait de ressentir cet état de mansuétude m’apportait encore plus de bonheur. Je cesse de me morfondre pour accueillir ce jour de moissons abondantes pleines d’émotions et de tendres déluges d’affection ! 

Comme si mes pensées n’étaient plus que de l’or pur liquide, trempée dans la lumière naissante, qui se répand en moi, de part en part.  Je n’ai nul besoin de bloquer ce processus puisque rien ne vient me contrarier dans l’éphémère matinée à la fois fébrile, simple et légère et pourtant si émouvante, pleine d’éclat en elle-même. 

Happée par ma vision éblouissante, je deviens la chaleur du Soleil et le souffle léger du vent tout à la fois.  Je continue ma métamorphose petit à petit en ne faisant qu’UN avec les couleurs de cet arc-en-ciel qui se déversent en moi pour me regénérer et adoucir mes états mentaux souvent trop rigides.  Je suis enfin l’extase du moment présent, le papillon qui se meurt juste en existant, après avoir à peine vu le jour naître. Comme lui, je sors de ma chrysalide et je fais l’Amour avec l’espace et le temps qui m’emportera alors que je m’y attends le moins.  Je suis cet arbre qui devient incandescent au Soleil, oui Ô Soleil !  Je suis cet oiseau chanteur qui ravie les cœurs sous les rayons d’un Soleil amoureux, fougueux, adepte de tout et de rien !  Je n’ai ni début, ni fin car JE SUIS dans cette lumière qui plonge mes pensées dans son aube purifiante et sans borne.  Je suis aussi ce ciel de feu qui m’a vu naître au cœur de juillet.

Quel plaisir que de vous parler du Soleil et de tout ce qu’on oublie si facilement à son sujet à force de le prendre pour acquis ? Croyez-vous aux histoires d’Amour qui s’enflamment jusqu’à bruler la peau de désirs à la vue d’un coucher de Soleil ?  Ô cher Soleil omniprésent et omniscient aux couleurs vitrioliques qui exacerbent les sens, je suis en pamoison devant toi ! Il me semble bien que ton pouvoir enchanteur puisse rallier les cœurs les plus endurcis.  Ô Soleil, tu laisses derrière toi des sillages féeriques.  Tes nuages multiformes aux contours de dentelles colorées s’évaporent et se métamorphosent sans arrêt sous le souffle d’un vent créateur fou, impossible à maitriser !  Reviens vite, Ô Trésor lumineux de mon humanité !  La vie quand tu t’en vas n’a pas la même prestance et je dois déployer beaucoup d’efforts pour te visualiser et te montrer à mon entourage pour le plus grand bien de tous.

Une autre journée s’annonce : Bonjour Soleil, je t’attendais en émergeant paisiblement de la nuit et voilà que tu m’éclabousses de ta lumière chaude et vive.  Une autre journée nous quitte : Bonne nuit Soleil, comme tu pars tôt en cette deuxième moitié de l’automne ! Tu es Magie Pure ! Ta splendeur me coupe le souffle.  Je suis en transe et je n’aspire qu’à te cacher en moi le plus longtemps possible afin d’oublier ton absence temporaire qui me prive de ta puissance ingénieuse et m’incite au repos bien malgré moi ! Merci Ô Soleil pour ta fidélité, ta constance et ton éternel retour qui me démontre la force de ton Amour !

Le 31 octobre 2019

Auteure : Carole Brazeau