Le calame, pour une écriture sensible

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Les mots

Les mots

 

Je danse, je chante avec les mots et pourtant ils me font souvent défaut. Je jongle avec eux pour me faire plaisir mais il arrive qu’ils glissent entre deux neurones fatigués.  Je rie de mes maux avec des mots justes et la souffrance s’estompe jusqu’à disparaître complètement. Je me fais plaisir avec la sonorité musicale des mots. Je m’amuse ainsi à l’abri de l’ennui. Avec les mots lâchés lousses, sans surveillance, j’hypnotise mais surtout, je suis hypnotisée, envoutée par leurs charmes et leurs contours flous mais ô combien efficace ! J’aime avec toutes sortes de mots, du plus sophistiqué au plus simple malgré les contradictions. L’ivresse paradoxale des mots fait que je me retrouve ignorée de tous pendant un certain temps et pourtant submergée parmi tous les mots et tous les êtres de la création dans un même mouvement d’expression irréversible, et dans un même souffle incontournable. Ouf !

 

Parfois ma prose se fait sobre et sérieuse mais toujours la folle fluidité des mots me rattrape en douceur et je m’éclate tellement que je suis presque sans mots ! Propulsée dans un magma de sensations fortes, j’en oublie de respirer ! Je me saoule de mots qui parlent du Soleil ou de la Pluie, de la neige et du froid ou de « je ne sais trop quoi » d’approprié ou non au goût du jour.L’amour et ma prose inachevée me prolongent dans l’infini jusqu’au jour suivant.

 

Je vis avec des mots qui se ressemblent et qui pourtant changent tout le temps. Je dors entre deux mots pour prolonger ma respiration dans le silence de la nuit.  J’espère avec des mots et je réinvente le sens de mon existence à chaque instant comme si cela allait de soi. Je sais que chacun de mes mots crée un univers différent qui pourtant me ressemble et me reproduit plus fidèlement, un peu plus à chaque tentative !  Plus je m’éloigne des mots et plus je disparais …  Et plus je m’en approche et plus ils me filent entre les doigts comme du sable fin avec leur mille et un subterfuges et astuces, comme s’ils étaient faits avec une sorte de matière insaisissable que je dois apprendre à laisser aller … La vérité s’échappe au compte-goutte dans chacun de mes mots et il n’y a pas de vérités sans qu’elle ne soit exprimée avec des mots.

 

Mes mots sont maintenant parmi vos mots, ils se bercent tous ensemble dans l’harmonie malgré leur apparente cacophonie. C’est simple à comprendre, tous ces mots avec leurs maux nagent comme des poissons dans l’océan de nos vies rempli à ras bord d’amour universel alors rien ne les empêchent de se côtoyer, se différencier, s’agencer, se distinguer, s’affronter et c’est ainsi que nos mots viennent mourir sur le rivage des nos amours éperdus ou perdus mais jamais dissous, jamais oubliés, puisqu’ils vivent dans l’infini de notre mer intérieure, peu importe les tsunami que nous avons traversé …

 

Je demeure fidèle à mes mots quels qu’ils soient en espérant apaiser les esprits aussi torturés que moi et afin de nous aider ainsi à retrouver la confiance dans le pouvoir absolu des sans gêne et sans peur. Je veux juste border mes mots avant de m’endormir d’Amour et ainsi chaque levée de soleil me paraîtra dans toute sa splendeur, sa beauté sans limite et sa force centripète, à l’intérieur de moi, en moi et pour moi … mais aussi dans le partage avec vous tous et même sur Facebook !!!

 

Auteure : Carole Brazeau

 

Le 24 janvier 2018

 



24/01/2018
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