Le calame, pour une écriture sensible

Le calame, pour une écriture sensible

Je me dis

Je m’exprime pour dire les choses telles qu’elles sont dans leur contexte et leur temporalité.  Je me dis aujourd’hui différemment d’hier et ce ne sera pas pareil non plus demain.  Je suis dans l’instant même ici et ailleurs et je porte en moi toute mon histoire qui fait aussi partie de l’histoire des autres.  Je sens au plus profond de moi un chemin qui me traverse et qui ne date pas d’hier mais de bien avant et de bien après moi !  Je marche en y pensant, étourdie mais sans trébucher.  Solide et souple en même temps.  Et tout ça parce que tout à coup, comme une symphonie muette, la vie s’installe et prend tout son sens en perdant sa lourdeur et pourtant je ne peux expliquer pourquoi.

 

Je deviens aérienne sans cesser de m’enraciner plus profondément dans cet éphémère voyage unique qui nous arrive tous en même temps et pourtant sans mesure commune de l’un à l’autre.  Je cesse d’essayer.  Je respire profondément, juste pour qu’arrive à la surface de mon horizon la précieuse parole qui fera de moi ce que je suis tout simplement.  Je médite haut et fort jusqu'à ce que mon visage prenne une forme si concentrée et si déterminée que n’importe quel autre de mes semblables est capable d’y lire et d’y voir ma différence peu importe sa sensibilité. Je nage en plein ciel et bien sûr je vole un peu à la surface des eaux car j’ai cette liberté de dire ce que je ressens par tous les moyens et plus je disparais au fil des années qui passent plus j’incarne le « JE SUIS » de l’intérieur avec un respect qui frise la dévotion.

 

Cela n’a rien à voir avec le narcissisme.  C’est juste l’Être du dedans qui me pousse en tout sens et ma foi ça me plaît à moi d’être comme ça incarnée avec une âme, un esprit et un corps faillibles même si c’est parfois déroutant et à la fois fascinant !  Et ça change tout l’temps et pourtant je demeure la même aux yeux de tous ceux qui ont besoin de me reconnaître pour ce qu’ils en ont de besoin justement.  Et c’est juste ainsi.  Et cela ne m’empêche pas de poursuivre cet épanchement vers l’Être intérieur.  Cette douce retrouvaille qui me donne des ailes et un peu de bon sens bien terre à terre aussi et surtout en perdant tout à fait le sens habituel de l’être au quotidien.  En récupérant ma liberté inaliénable, j’ouvre mon cœur et j’aime sans compromis avec bien peu d’attente.  Et cela devient possible par la force des choses, par l’inéluctable tracé du temps qui creuse un sillon derrière moi et le chemin plus court en avant mais ô combien ensoleillé.  Voilà c’est bien fait pour moi et bien mérité aussi. Et l’arc-en-ciel ne sera pas en reste.  La Beauté du monde et tous ses écarts me renvoient à moi-même comme un ouroboros de la même histoire pourtant si unique à chacun et chacune d’entre-nous. Sans retour, sans détour, je poursuis la pluie et le vent abritée et protégée par la portée des multiples possibilités de l’être et de son expression toujours disponible parce qu’elles peuvent se dire sous différents aspects sans limite.  D’ailleurs, s’il y avait une limite, elle s’autodétruirait instantanément par la force des choses et le simple fait que rien ne pourrait l’empêcher de se raconter par tous les moyens omniprésents, à chaque instant.  Comme une respiration, l’expiration suit jusqu’au dernier souffle et c’est la fin d’une histoire alors que tant d’autres continuent ou s’éclosent au même instant comme des fleurs.  C’est alors que dans l’univers, une nouvelle étoile se pointe haut dans le ciel et tous les enfants du monde peuvent la deviner cette unique super nova, la reconnaître et la saluer et c’est ça le plus important, non ?

 

28 août 2011

 

Auteure : Carole Brazeau



31/12/2016
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