Le calame, pour une écriture sensible

Le calame, pour une écriture sensible

Les autres

Je les aime trop

Je les aime fort

Puis, je les juge

Je ne les aime plus assez

 

Ils m’aiment du mieux qu’ils peuvent

Mais me trouvent trop

Émotive

Sensible

Impressionnable

Exubérante

Un peu folle

Imprévisible

Gnan gnan à des bouts

Pouvant même devenir colérique

Ils ont un peu peur de moi

 

Je n’ai pas à me plaindre tant que ça

Parce qu’ils m’aiment … un peu

Et moi, un peu d’amour de la part des autres

Je connais ça

Ça me suffit

Je m’en contente

Je ne suis pas exigeante

En autant qu’on ne me fait pas de trouble

Je suis plutôt cool à ma manière

 

Des fois, je les aime comme on aime une fleur

Je m’attendris

Je m’amoindris

Je disparais

Pour mieux contempler, admirer

Tandis que l’autre se sent plutôt mal à l’aise

Même si je ne dis pas un mot

Ce regard admiratif porté sur lui ou sur elle

Ça les met plutôt dans un drôle d’état

Ils voudraient être ailleurs

Personne d’autre ne les regarde ainsi

Ah, c’est pas qu’ils aiment pas ça

Mais c’est inconfortable

Incongru

Spécial

Dérangeant

Y savent pas quoi faire avec ça

Ils aimeraient mieux passés leur tour

Ils partent doucement

Sans courir …

Mais ils ressentent sans pouvoir l’expliquer

Le besoin de partir

Loin

Loin de se regard inquisiteur

Même si c’est plutôt flatteur

Loin

De ces yeux grands ouverts

Qui recherchent un signe de l’âme

Ouf …

C’est trop bizarre

Même si c’est un peu plaisant

 

Moi

Je suis plutôt détachée

Pendant ce temps-là

Je me perds dans les dédales de mon imagination

Consciente que

Tout ce que je vois

Tout ce que je pressens

Tout ce que je m’imagine

Est bien loin d’être un portrait

Fidèle

Réel

Factuel

Juste sensible

À l’écoute

Comme une chercheuse

J’anticipe les signes

D’humanité

De Spiritualité

Le style de la personne

L’évolution de son âme

Que la personne elle-même ne peut percevoir

Ce qui pourrait la mettre en lumière

Et dévoiler complètement qui est là

Pendant ce temps

La personne qui est là justement se sent

Nue

Observée

Sans défense

Vulnérable

Sensible

Sa perception s’altère doucement

Comme si une porte s’ouvrait de l’intérieur

Et ça, bin, ça fait peur

 

C’est une curieuse façon

De relationner avec le monde

Mais coudonc, ça m’arrive comme ça

Des fois mais pas tout l’temps

c’est ma manière à moi

Je ne l’ai pas choisi

C’est plutôt ce que je ressens

Et j’aime beaucoup ça

Chaque regard du genre méditatif

Posé sur mon vis-à-vis

Me détend profondément

M’apaise

Me réconforte

Me fusionne avec l’autre

Sans la moindre intrusion

Ça me rend meilleure

Plus en confiance

Plus douce

Et toujours, je suis un peu cool

Alors, on m’aime

Un peu …

 

 

 

Auteure : Carole Brazeau

Le 22 novembre 2022

 

 

 

 

 

 



22/11/2022
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