Le calame, pour une écriture sensible

Le calame, pour une écriture sensible

Brume

Lorsque je m’exprime au JE, je ne suis pas certaine si c’est bien moi qui se dit.  Je parle à travers un nous et un vous qui nous englobent comme un tout ! Et puis, il y a le vaste continent de mon inconscient.  Il y a aussi un mythe qui date des années ’30 à l’effet que nous n’utiliserions que 10% de notre cerveau.  C’est peu et la science d’aujourd’hui nous dit que c’est faux.  Cependant si l’on considère nos routines quotidiennes si fidèlement répétitives, force nous est de conclure que bien peu de nos neurones sont sollicités pour accomplir nos tâches au jour le jour.  Pour cette raison, j’aurais envie de dire que c’est « comme si » nous n’utiliserions que 10% de notre cerveau.

 

Nul besoin d’être scientifique pour en venir à cette déduction.  Nous vivons nos vies sans vraiment nous en rendre compte un peu comme si nous étions dans la brume. Et tandis que je suis justement dans un état disons rêveur, j’ai bien envie de laisser la poésie me guider.  Qui sait (?), je trouverai peut-être une porte de sortie à l’étroitesse de mon propre esprit.

 

Doux parfum de rosée, brume enchantée d’été
À l’horizon, l’arc-en-ciel trace ses couleurs
Mes pieds mouillés dans l’herbe cueille la Beauté
Un soleil tout tendre fait éclore les fleurs

 

Brume intense et rude matin de novembre
Mon cœur chavire et je suis envahie de doutes
Secouée par la violence des vents, je me cambre
Je ne suis plus sûre de rien et j’en rajoute

Fine brume, promesse d’un printemps précoce
Jours de détentes, rêves, tout délices et miel
Le soleil élève l’âme jusqu’à l’Éros
L’ombre se dissout, tu es mon péché véniel

 

Brume, bruine, brouillard, opacité blanchâtre
Ombre mystérieuse, inquiétante, droit devant
On ne voit plus que le feu qui danse dans l’âtre
Mais tout s’éclaircira par la force du vent

C’est dans des moments comme ceux-là que l’on peut voir
Des choses qui nous échappent ordinairement
À force de tout tenter et vraiment vouloir
Il arrive que nous touchions le firmament

Clairvoyance et soulagement après la lutte
Je poursuis tout droit mon chemin la tête haute
Je flotte sur un nuage pour une minute
Je côtoie les étoiles, je suis l’astronaute

 

Mon poème a pris une tournure questionnable mais j’ai quand même été en mesure d’élargir mes horizons, de regarder de l’autre côté de la lorgnette et c’est déjà ça de pris.  Ma perspective est un peu moins restreinte.  Je pense aussi que c’est dans les moments de zones grises qu’il est possible de faire des découvertes qui pourraient faire la différence.

 

Ce petit voyage au cœur de la brume m’a plu et j’y reviendrai probablement– je l’espère – avec des idées transformatrices, toutes lumineuses et pleines de promesses innovantes.

Et, comme le disait déjà mieux que moi un grand poète :

 

“Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve”  Hölderlin

 

Certains penseurs en lisant cette phrase du grand poète ont dit que cela faisait naître un nouveau danger … Peut-être … Chose certaine, ce n’est pas dans l’immobilité ni en se tenant la tête dans le sable que cette énigme ou tout autre problématique pourront être résolues.  Je n’ai aucune envie de laisser faire. Et vous ?  En 2017, on fonce !  

La poésie permet d’explorer en douceur les zones moins fréquentées de notre cerveau figé par l’habitude et de sortir de l’inertie labyrinthique de nos cellules nerveuses devenues pratiquement comateuses avec le temps !

Cela me permet aussi de tourner mon attention sur mes intentions.  J’en prends conscience de plus en plus, une à une.  J’y met de la lumière et de la résilience. C’est comme une thérapie.  C’est beau, un peu difficile mais c’est accessible à tous et à toutes et ça donne de bons résultats.

 

Auteure : Carole Brazeau

 

Le 19 février 2017



19/02/2017
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