Le calame, pour une écriture sensible

Le calame, pour une écriture sensible

ABSENCE

Le 6 janvier 2017 maquera le 19e anniversaire du décès de ma mère, atteinte de la maladie d’Alzheimer. Quelques mois plus tard, j’ai écrit ce texte à sa mémoire.

 

ABSENCE

 

Si un jour j’oublie qui je suis,

soyez la mémoire de mon âme et je saurai que j’existe encore.

 

Si un jour je ne sais plus où je vais,

donnez-moi votre bras pour soutenir mes pas à travers les limbes.

 

Si un jour je ne sais plus me nourrir,

portez à mes lèvres une cuillerée de souvenirs pour que mon esprit retrouve une portion de son histoire.

 

Si un jour je ne sais plus boutonner ma veste,

habillez-moi de soleil pour que je sente sur ma peau la chaleur de votre amour; placez un chapeau sur ma tête pour que le reste de mes pensées ne s’envole pas dans le néant.

 

Si un jour je ne sais plus prendre soin de mon corps,

avec tendresse nettoyez mes erreurs et emmitouflez-moi dans une couverture au parfum de pardon.

 

Si un jour j’oublie qui vous êtes, ne vous affligez point; 

j’aimerai revoir votre sourire et vous redécouvrir cent fois.

Quand je serai morte, il vous suffira d’ouvrir mon coeur pour constater qu’en tout temps, votre nom y était resté gravé.

 

                         

 

 

 

 

 

 

 

 

Suzanne Paré

publié  brèves littéraires

no 53 – automne 1999

 



02/01/2017
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