Poésie
À TRAVERS LA FENÊTRE
À TRAVERS LA FENÊTRE
publié brèves littéraires
no. 53 – automne 1999
Je me promène entre les tombes en te cherchant. J’ai dû me cacher pour te dire un dernier adieu. Seule, j’ai pleuré, recroquevillée dans mon appartement vide. J’ai placé le peu de tes choses dans une boîte que je n’ai pas encore réussi à jeter. J’ai peine à t’effacer de mon quotidien.
Nous ne nous rejoindrons plus au Fado après le travail. Nous ne dînerons plus en tête à tête, prisonniers heureux de notre univers clandestin. Tu ne m’écriras plus de tendres vers, et je ne te répondrai plus en prose. Tu ne me feras plus danser en me serrant contre toi, et je ne fredonnerai plus Secret Love à ton oreille.
Je ne te retrouverai pas dans l’enfant que tu ne m’as jamais fait. Je devrai me contenter de relire tes poèmes et tes lettres, en regardant à travers la fenêtre, au cas où tu te cacherais parmi les étoiles. Mais le ciel, désormais, est recouvert de nuages.
Tu es…non…tu fus, le centre de mon existence, mon mensonge à la Vie. Amour est un bien petit mot en regard de la place que tu as occupée dans mon coeur, dans mon âme.
Je te découvre à l’ombre d’un chêne. Tu gis, ont-ils écrit sur le marbre.
Moi…je dois vivre.
Auteure : Suzanne Paré
Le calame
Sur le papyrus avec calame à la main
Les premiers mots de ce blog s’écrivent en ce lieu
Ils sont fragiles comme chaque être humain
Perdus sur la toile du net, ce nouveau Dieu
Pourtant ils sont portés par autant d’émotions
De tremblements fébriles et de force cachée
Ils sont luttes sans fin contre l’aliénation
En eux s’engendrent la Victoire à l’arrachée
Le calame prévient n’importe quelle blessure
L’outil comme le mot inspire l’humilité
La beauté apporte à son art sans fissure
Une touche poétique en toute amitié
Le soleil s’est couché et la lune se lève
Le petit chaton s’est blotti sur mes genoux
Le calame reposé pour une nuit brève
Je m’assoupis en flattant mon petit minou
Le 28 décembre 2016
Auteure : Carole Brazeau